Veynes
A la renaissance, les Veynois se convertissent au protestantisme. Persécutés sous Louis XIV, ils sont nombreux à fuir en Suisse, Allemagne et Hollande et la ville perd ainsi une partie importante de sa population active. Certains auront des destins prestigieux, tels André de Revillasc (général de l’armée prussienne) ou Abraham Patras (gouverneur de Sumatra).
En 1875, Veynes devient « cité cheminote » avec l’arrivée du chemin de de fer. Ce point central du trafic des Alpes du Sud est alors surnommé « Etoile de Veynes ». Avec le déclin de l’activité ferroviaire dans les années 1970, la ville se réoriente et devient « ville solaire ».
Espace Naturel Sensible de la Haute Vallée de Maraize
La Haute Vallée de Maraize, site de 2000 hectares, a été classé "Espace Naturel Sensible" par le Conseil Départemental des Hautes-Alpes en 1987 du fait de la somptuosité de ses paysages et de ses caractéristiques géologiques et floristiques particulières.
Le climat, d’influence fortement méditerranéenne dans un massif alpin de moyenne altitude et très accidenté, favorise le développement d’une flore et d’une faune d’une très grande diversité grâce aux différents biotopes existants.
L’entrée dans le massif d’Aujour se fait par les gorges du Gouravour, impressionnantes par leur étroitesse et leur hauteur. Elles offrent un panorama géologique assez unique, et recèlent des trésors cachés, comme des genévriers thurifères vieux de mille ans ! Les couples d’aigles et les chamois accompagnent parfois les visiteurs.Ce territoire est aujourd’hui abandonné par les hommes : les vestiges de l’abbaye de Clausonne et la ferme du Faï sont les derniers foyers d’une occupation qui fut pourtant durable et importante. L’installation en l’an mille du castrum d’Oze, au pic de Saint-Ponçon, sur le rebord nord ouest du massif, illustre cette dimension tutélaire.
Ce plateau d’altitude, « château fort naturel », a abrité sur tout son espace une population nombreuse dans le lointain
Moyen-Âge ; le site d’Oze-la-vieille, en bordure du massif au-dessus du Saix, permet de mesurer à quel point Aujour n’était pas un territoire marginal, mais fut le coeur du Val- d’Oze.
Plaine de Peyssier
Des quatre granges qui occupaient la plaine, il ne subsiste que deux bâtiments à Laboudou et aux Oustaus. Il existait
deux autres granges et maisons au Jas des Aygues et au Raugou qui sont largement ruinées. Toutes ces granges appartenaient depuis le XVIIe siècle au moins au
seigneur de Vitrolles qui en retirait des revenus relativement importants. Elles étaient affermées à des fermiers ou métayers qui versaient une rente au seigneur contre le droit d’occuper ses terres.
À la fin des années 1870, ces granges passent à une société contrôlée par François Pavie, maire de Savines, qui revend ce domaine à l’administration des Eaux et Forêts. Les fermes situées sur les contreforts sud de Peyssier aux quartiers du Grand Pré, des Selles et de Rochecourbe étaient également habitées par des agriculteurs qui étaient propriétaires des terres environnantes. Le hameau des Selles est abandonné au moment de la 1ère guerre mondiale, alors que les deux autres le sont à la fin du XIXe siècle.
En 1906, ces quartiers sont déjà achetés par l’administration des Eaux et Forêts, alors que l’essentiel du domaine des barons de Vitrolles est aujourd’hui la propriété des communes d’Esparron et de Barcillonnette.
Le nom Peyssier vient de l’occitan peissier qui vient lui- même du latin paxilli qui désigne un bassin, une retenue d’eau produite par un barrage de pieux. Dans les années 1970, un barrage a été construit pour développer l’irrigation agricole dans le Val-d’Oze.
Vallée du Déoule et figure locale
Le caractère méditerranéen de cette vallée de Terres Noires, entaillées de profondes ravines, lui confère un climat doux. Le Déoule, affluent de la Durance, s’écoule dans cette vallée sauvage et parsemée de petits hameaux et villages, Esparron, Barcillonnette, au coeur desquels demeurent des patrimoines restaurés à découvrir : église, lavoir, fontaine, four communal. Au hameau d’Espréaux, trône une petite chapelle entièrement restaurée.
On a peine à imaginer qu’au XIIIe siècle, le vieil Esparron se réfugiait sur les hauteurs du rocher de St-Pierre et comprenait six villages de belle taille, chacun avec sa chapelle et son cimetière.
Barcillonnette, héritière du Val Civique, a été l’un des villages où la fibre révolutionnaire a vibré fortement. Rares étaient les communes rurales qui penchaient pour les valeurs républicaines et laïques dans un milieu très imprégné de traditionalisme religieux. Barcillonnette a longtemps incarné cette singularité.
Saoussa, magicien local
Pierre Clavel, surnommé Saoussa, est né à Esparron et a fréquenté le territoire compris entre Veynes, Serres et Tallard au XIXe siècle. Berger d’un maigre troupeau, il passait son temps à parcourir le pays, se faisant héberger par les uns et par les autres, qui n’osaient lui refuser l’hospitalité. Il se consacrait à l’exercice de thérapeutiques empirico-magiciennes ou à la pratique de la magie et de la sorcellerie. Il jouait des tours à ceux qui ne le recevaient pas correctement. Il passait pour un guérisseur à l’aide des plantes et de la magie, ayant un lien particulier avec les serpents.
Promontoire rocheux du massif de Céüse
La montagne de Céüse est un bel exemple de cuvette structurale perchée culminant à 2016 m d’altitude. Sa corniche en forme de fer à cheval est constituée de très
belles falaises de calcaire tithonique de 30 m à 130 m de hauteur.
Elles sont équipées pour la pratique de l’escalade, très renommées et prisées par les grimpeurs. On y trouve l’une des voies les plus difficiles au monde : Biographie ou Realization : 9a+ (niveau extrême en escalade).
C’est également le berceau d’une biodiversité riche et reconnue intégrée à un site Natura 2000. Vous pourrez y apercevoir la marmotte, le crave à bec rouge ou le faucon pèlerin.
Céüsette ou la Petite Céüse, située en face de l’autre côté du col des Guérins, constitue un promontoire sur la vallée de la Durance.
Tallard et son château
Les premières traces d’implantation humaine datent du paléolithique. Des fouilles, sur l’actuel aérodrome de Tallard, ont révélé la présence d’un village très actif qui atteste d’une sédentarité inédite pour l’époque.
L’implantation stratégique de Tallard est d’abord liée à des intérêts commerciaux. Le site se trouve sur le parcours joignant Marseille au Piémont italien en passant par la vallée de l’Avance, et permet de contourner Gap le long de l’ancienne voie romaine. L’actuel village s’implante à la suite de la construction du château fort au XIVe siècle. Auparavant, le village était perché à Ville Vieille pour s’isoler des voies de passage et donc des pillages.
et son château
Le château de Tallard est l'un des édifices fortifiés médiévaux les plus notables des Hautes- Alpes. Il était protégé à l’est par la haute falaise dominant le lit de la Durance ; au sud par un large fossé creusé ; à l’ouest et au
nord par les remparts fortifiés entourant le village rassemblé au pied du château.
Un réseau de galeries souterraines permettait aux habitants d’accéder aux puits en période de fermeture des portes. On entrait dans le bourg par cinq portes, seule celle de Durance est encore visible. Les remparts ont été détruits au début du XXe siècle pour la construction de maisons, la nouvelle place du village se retrouve à l’extérieur des remparts. L’église du village, auparavant à l’extérieur des remparts, a été détruite et au XVIIe siècle, il a été décidé de
relocaliser l’église Saint-Grégoire à l’intérieur des remparts.
Site des trois châteaux à Jarjayes
nom de Jarjayes sous sa forme ancienne de « Gargaia ».
C’est au XIe siècle que le village fortifié (castrum) de Tréchatel est construit sur un mamelon se terminant par un rocher escarpé dominant les vallées de l’Avance et de la Durance. Un château est construit sur la face sud un peu en contrebas, le tout est protégé par une muraille. Tréchatel signifie « derrière le château » et non « trois châteaux » comme il est appelé encore aujourd’hui. Une chapelle seigneuriale attenante au château a été édifiée.
Au XIIe siècle, Béatrix d’Aix, Dame de Jarjayes, épouse Arnaud Flotte et lui apporte en dot une partie de la Terre de Jarjayes. Leurs descendants formeront les bases des coseigneuries qui ont régné sur Jarjayes jusqu’au début du XVIIIe siècle.
C’est Béatrix de Jarjayes qui donne, en propriété à l’abbaye de Boscodon et au Prieuré du Puy-St- Maurice, tout le mas de Malcor qui s’étend depuis l’Avance jusqu’à la Durance.
Au XVIe siècle, durant les guerres de Religion, le Dauphiné va connaître une période très confuse, chargée de désordres, conflits, massacres. Inquiété par cette forteresse au main des catholiques, Lesdiguières entreprit un siège du village fortifié. Les 140 coups de canon eurent raison du château et de l’église, le village se rendit au bout d’une semaine. Cette période marque l’abandon progressif du rocher escarpé au profit de la construction d’un village à l’emplacement actuel.
Vers la fin du XVIIe, dans la période de la Ligue d’Augsbourg qui regroupe la plupart des pays européens contre Louis XIV, Jarjayes est à nouveau incendié par le Duc de Savoie et l’église est fort endommagée.
Du passé de Jarjayes ne demeurent que les vestiges de l’église qui était située à l’intérieur du castrum. Elle a été remplacée au milieu du XIXe siècle par l’église actuelle qui porte le même nom que l’ancienne, Saint-Pierre et Saint-Martin.
Du vin dans les Hautes-Alpes
Le vignoble haut-alpin regroupe une belle diversité de cépages dont les principaux sont : chardonnay, cabernet, merlot, viognier, vermentino ainsi que le mollard qui signifie « petite montagne », ancien cépage rare et historique du département.
Au-delà de la cave coopérative, vous pouvez partir à la rencontre de vignerons et de vigneronnes passionnés : il existe une dizaine de domaines viticoles dans les Hautes-Alpes.
Prieuré chalaisien de Saint-Maurice
Tout au long de son histoire, ce prieuré demeure une dépendance de Boscodon, jusqu’à sa destruction au cours des guerres de Religion. Quelques clapiers sont encore visibles mais ils ne permettent cependant pas de relever le plan de situation des anciens bâtiments.
Une chapelle a été construite au sommet de la montagne. Elle est située dans un site accueillant pour une pause bien méritée à l’ombre de tilleuls magnifiques. Elle a été bâtie en l’honneur de saint Maurice. Il s’agit probablement de l’officier de la légion thébaïne martyrisé dans le Valais au IIe siècle. L’histoire nous relate : « Qu’au printemps 1664, Benoîte Rencurel qui garde son troupeau en ce lieu rencontre un vieillard très beau et à la longue barbe. " Je suis Maurice " lui dit-il. Il lui annonce que le lendemain, elle verra la Mère de Dieu, au Vallon des Fours, au-dessus de l’église de Saint-Etienne-le- Laus. Il lui donne un bâton pour se protéger contre les loups. Le lendemain,
commencent les apparitions du Vallon des Fours qui vont durer jusqu’au 29 août 1664. »
Saint-Etienne-le-Laus et Notre-Dame du Laus
En 1664, une bergère de 17 ans, Benoîte Rencurel, eut des visions et des entretiens avec la Vierge s’étalant sur 4 mois au vallon des Fours au-dessus de Saint-Etienne. Elle confie à Benoîte la mission de faire élever une église en son honneur au hameau du Laus, sur l’emplacement d’un petit oratoire construit en 1640, sous le titre de Notre-Dame de Bon-Rencontre. Dès 1665, le site fut très rapidement un lieu de pèlerinage trèsfréquenté. Recouvrant la chapelle de Notre-Dame de Bon-Rencontre, l’église est édifiée entre 1666 et 1669. Un couvent, destiné à l’origine à des pères jésuites, est ajouté, ainsi que divers lieux d’habitation et d’accueil de pèlerins, des chapelles et oratoires sur les lieux d’apparitions.
La fréquentation du sanctuaire, très importante dès les premières années, s’est maintenue au cours des siècles, avec un arrêt lors de la Révolution française. Le chiffre de 200 000 pèlerins a été franchi dans ce lieu relativement reculé et excentré.
Les sites à visiter en dehors du sanctuaire sont l’église paroissiale du village, où Benoîte Rencurel a été baptisée en 1647, la maison natale de celle-ci et quelques chapelles et oratoires rappelant les lieux et moments marquants de l’apparition de la Vierge Marie.
Ville de Chorges
la croisée d’ogive de la voûte et la fenêtre de la chapelle de la Vierge sont de style gothique flamboyant (XVe siècle). La
voûte est en anse de panier. Le clocher a été reconstruit en 1690 après avoir été détruit par la foudre. L’église a été classée Monument Historique en 1862.
La fontaine de la place Lesdiguières date de 1548. C’est l’une des plus anciennes et plus belles fontaines du département. Elle est construite en marbre rose local. L’eau s’écoule par des dégorgeoirs qui rappellent le bestiaire fantastique du Moyen-Âge. Cette fontaine bénéficie d’une protection au titre des Monuments Historiques. Elle fut restaurée en novembre 2014.
Eglise de Saint-Apollinaire
Barrage et Lac de Serre-Ponçon
en Avignon. Ses crues étaient redoutées en raison des nombreux dégâts qu’elle pouvait causer sur les terres agricoles, ouvrages et maisons.
Cette rivière était utilisée comme voie de transport pour le commerce du bois du Moyen-Âge jusqu’au dernier quart du XIXe siècle. Les troncs d’arbres abattus dans les forêts étaient assemblés par des liens végétaux pour constituer
des radeaux, que les radeliers menaient jusqu’au Rhône.
L’idée de construire un barrage sur la Durance remonte à 1856, notamment pour réguler les débits et constituer un
immense réservoir d’eau pour l’agriculture. Le barrage actuel a été conçu pour la production d’énergie au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et également
pour l’irrigation. Les travaux ont débuté en 1955 et le barrage a été mis en eau en 1960. Sa retenue d’eau est assurée par l’un des plus grands barrages poids (en terre) d’Europe flanqué entre deux rochers, le Serre-Ponçon et le Serre de Monge sur les communes de Rousset et de La Bréole.
Cette gigantesque retenue d’eau a façonné en aval les paysages de la Durance où l’arboriculture et l’agriculture se sont fortement développées en fond de vallée, occupée également par les infrastructures routières et le canal EDF.
À visiter : le Muséoscope du Lac de Serre- Ponçon à Rousset et la Maison de l’Eau et des Énergies au pied du barrage.
Savines-le-Lac
Le village de Savines a changé deux fois d’emplacement au cours de l’histoire. Le premier village était situé en rive droite de la Durance, au fond du torrent de Réallon, à l’actuel lieu-dit la Paroisse, où se trouvent encore les ruines de l’ancien château des comtes de La Font de Savine, et celles de la première église paroissiale. Ce premier village, abandonné à la fin du XVIIIe siècle du fait des ravages causés par le torrent de Réallon, s’est alors établi sur la rive gauche de la Durance.
Le second Savines datant du début du XIXe siècle fut détruit en 1961 lors de la mise en eau du barrage de Serre-Ponçon. L’évacuation des habitants inspira le film L’Eau Vive de François Villiers, d’après un scénario de Jean Giono et avec la musique éponyme de Guy Béart.
Un nouveau village, renommé Savines-le- Lac, oeuvre de l’architecte Achille de Panaskhet, est alors reconstruit dans le style architectural des années 60, plus en hauteur sur la rive gauche du lac. Le village est aujourd’hui une station balnéaire et portuaire, aux portes du Parc national des Écrins, entourée de hauts sommets (Le Grand Morgon, les aiguilles de Chabrières et le Mont Guillaume).
Le mandement de Savines, riche en forêts, champs et pâturages s’étendait au XIVe siècle sur un territoire d’une
superficie de 13 500 hectares alors qu’aujourd’hui, il n’occupe plus que le 1/10e de la surface d’origine, essentiellement composée de forêt.
Pont de Savines-le-Lac
Le Pont de Savines-le-Lac est lié à l'histoire du barrage de Serre-Ponçon. Ce pont routier d’une longueur de 924 mètres est un ouvrage d’art qui relie la rive droite à la rive gauche du lac sur laquelle a été implanté le nouveau village : Savines-le-Lac. Il utilise une technique innovante à l’époque : le béton précontraint. D’autre part, ses piles sont creuses de manière à annuler les pressions de l’eau qui s’exercent à l’intérieur et l’extérieur de ces piles. Ce pont est un passage essentiel à travers le département des Hautes-Alpes pour rejoindre l’Italie.
Forêt d'Exception® de Boscodon
Elle est aussi refuge pour la biodiversité. Elle rentre ainsi dans le cercle des dix-sept forêts françaises parmi les plus remarquables qui ont mérité un signe de reconnaissance spécifique : le label forêt d’Exception®.
Les destins de la forêt et de l’abbaye de Boscodon ont toujours été étroitement liés. La forêt doit en partie son origine aux moines de l’abbaye, laquelle abbaye doit une partie de sa renommée et de ses revenus à la forêt. L’abbaye représente la porte d’entrée principale de la forêt domaniale. Le dernier lien historique et symbolique entre la forêt et l’abbaye est la redécouverte par les forestiers de l’Office National des Forêts en 2012, de la source d’eau d’origine, permettant d’alimenter à nouveau la fontaine (lavabo) du cloître.
La forêt de Morgon, située entre les portes de Morgon et Savines-le-Lac fait l’objet d’un mandement ancien, modèle d’organisation administrative (syndicat) datant du Moyen Âge. Que le mandement de Savines perdure encore aujourd’hui a de quoi surprendre ! C’est en France l’une des rares subsistances de cette administration moyenâgeuse très répandue à l’époque.
Abbaye de Boscodon
Une archive de 1132 mentionne la présence de quelques ermites, autour de la chapelle Saint-Marcellin. Leur domaine est issu d’une donation du seigneur des lieux, Guillaume de Montmirail. Les moines vivent de l’élevage et de l’exploitation du bois.
En 1142, l’évêque d’Embrun fait appel aux moines de Chalais pour venir renforcer cet ermitage. Guigues de Revel est désigné pour diriger ce groupe de religieux. Ce moine bâtisseur est un abbé hors pair : maître d’oeuvre et maître spirituel, il va diriger la construction de l’église abbatiale.
Il est la figure la plus marquante de l’Ordre de Chalais et l’abbaye de Boscodon est son oeuvre la plus achevée et la
plus prospère. Sa gestion est exemplaire : l’abbaye jouit de ressources considérables en bois, pâturages, troupeaux et vignes.
En 1303, Chalais, la maison-mère, tombe aux mains des Chartreux. Boscodon ne devient pas chef d’ordre mais les abbés signent leurs actes : “abbé de l’Ordre de Boscodon”.
Quand la crise secoue l’ordre tout entier, Boscodon réussit à survivre jusqu’en 1408 mais, trop isolée, elle s’affilie alors à l’abbaye bénédictine de Saint- Michel de la Cluse en Italie jusqu’en 1431, puis redevient chalaisienne.
En 1585, les troupes protestantes de Lesdiguières s’emparent de Boscodon et l’incendient. Les moines désertent l’abbaye. En 1601, Abel de Sautereau, un abbé commendataire, reprend en main la vie du monastère : il rétablit une règle et l’abbaye connaît un véritable renouveau. Après sa mort, elle subsiste tant bien que mal une centaine d’années pour être finalement supprimée en 1769 au moment de la commission des Réguliers.
À la Révolution française, ses bâtiments sont vendus comme biens nationaux et transformés en locaux d’habitation et d’exploitation agricole. Plusieurs familles vivent dans l’église et l’aile des moines jusqu’à la naissance de l’association des Amis de l’Abbaye de Boscodon en 1972.
Torrent de Boscodon
Souvent à sec, il connait pourtant des crues très violentes. Celle de juin 1998 a charrié un bloc rocheux de 250 m3 et de 500 tonnes par la formation d’une lave torrentielle. Il forme un imposant cône de déjection à sa confluence avec la Durance, l’un des plus important d’Europe, qui crée un rétrécissement notable du lac de Serre-Ponçon, dans lequel il se jette aujourd’hui.
L'homme a tenté de « domestiquer » ce torrent par la construction de plusieurs barrages le long de son cours et de ceux de ses affluents, destinés à casser la vitesse du torrent en créant des replats, à stabiliser les sols pentus et surtout permettre le reboisement du bassin versant, entièrement à nu au milieu du XIXe siècle.
La Grande Cabane
Elle se situe en quittant le torrent de l’Infernet, à l’entrée du vallon Clapier. Un peu plus haut dans la montagne, les moines avaient érigé une chapelle, la chapelle Saint-Véran, actuellement à l’état de ruine.
Col de la Rousse
Le col de la Rousse (2147 m d’altitude) est le moins élevé des cols de la chaîne des Parpaillon. Il marquait la frontière entre le Royaume de France (Dauphiné) et les Etats du Duché de Savoie, ou plus anciennement la Provence. Déjà, au XVe siècle, le Seigneur Dauphin se réservait le droit d’en autoriser le passage.
En 1692, lors de l’invasion de l’Embrunais par le Duc de Savoie Victor-Amédée II, c’est par ce col que vont partir se réfugier en Ubaye, les populations des hameaux fuyant les exactions des « Prussiens » les redoutables mercenaires de l’armée savoyarde.
De tout temps, montés de la Provence depuis Digne et Seyne, voyageurs, commerçants, ovins en transhumance, mais aussi soudars, accédaient ici en Embrunois, après avoir franchi la fougueuse Uabye au Pont Romain du Lauzet.
Jusqu’à l’arrivée de l’automobile, cet itinéraire était le plus court pour accéder en Ubaye depuis Embrun.
Cascades de Costeplane
eaux en nappe qui produit le tuf. C’est une roche poreuse sédimentaire provenant du dépôt par une eau chargée en
calcaire, c’est une concrétion stratifiée qui renferme des débris végétaux.
La formation de tuf enferme parfois des vides résiduels formant des grottes. Cette roche sédimentaire est parfois utilisée dans la construction (travertin). Les cascades de Costeplane sont situées dans le ravin de la Blache et sont un site de canyoning remarquable et très fréquenté.
Abbaye du Laverq
Cette dernière, à proximité de l’Ordre voisin et concurrent des Chartreux, essaima sur la Provence.
Les moines du Laverq, fidèles à la Règle de Saint-Benoît, conjuguaient la vie religieuse et le travail manuel. Ils sont à
l’origine du développement de l’Ubaye.
Les moines n’étaient pas des ermites solitaires mais de véritables entrepreneurs. Ils étaient aidés de nombreux laïcs. Ainsi, l’exploitation du bois, l’élevage ovin et l’agriculture ont constitué leurs ressources et celles de toute la vallée de l’Ubaye pendant longtemps.
En 1354, l’abbaye du Laverq disparut dans un incendie, quelques moines restèrent jusqu’au XVIe siècle. En 1597,
la plupart des moines encore présents furent exterminés, les derniers survivants rejoignirent alors Boscodon avec
plusieurs familles et créèrent le hameau des Traversettes.
À la Révolution française, tous les biens monastiques furent déclarés « biens nationaux », vite revendus à de riches propriétaires privés.
À l’entrée du hameau, on aperçoit les ruines de ce qui était probablement la chapelle de l’ancienne abbaye, devenue
ensuite chapelle des Pénitents jusqu’à l’édification de l’église actuelle. Cette dernière date du XVIIe siècle. Le porche d’entrée en tuf grossièrement taillé a peut-être été construit en récupérant les pierres de l’ancienne abbaye. Le clocher de style lombard a été construit plus tard, en 1892. Sa cloche initiale, datée de 1735, a été remplacée en 1991.
L’association pour la Protection et l’Aménagement du vallon du Laverq a restauré ces ruines, en grande partie rasées lors de la construction de la piste en 1968
Elle perpétue la mémoire des moines et convers qui ont donné vie au vallon il y a une dizaine de siècles.
Profil altimétrique
Recommandations
Transport
- Office de Tourisme des Sources du Buëch à Veynes : 04 92 57 27 43, www.sources-du-buech.com
- Office de Tourisme Gap-Tallard-Vallées à Gap : 04 92 52 56 56, www.gap-tallard-vallees.fr
- Bureau d'Information Touristique de Serre-Ponçon Chorges : 04 92 50 64 25, www.serreponcon.com
- Office de Tourisme de Serre-Ponçon Vallées à La Bâtie Neuve : 04 92 54 41 18, www.serreponconvallees.com
- Office de Tourisme Intercommunal du Savinois Serre-Ponçon : à Savines-le-Lac : 04 92 44 31 00, www.savines-le-lac.stationverte.com
- Office de Tourisme de Serre-Ponçon à Embrun : 04 92 43 72 72, www.serreponcon.com
- Office de Tourisme Ubaye Tourisme : 04 92 81 04 71, www.ubaye.com
- Gare SNCF à Veynes, Gap, Chorges, Embrun, renseignements : , www.sncf-connect.com/ter :
- ligne Marseille-Briançon
- lignes Grenoble-Briançon, Valence-Briançon, Paris-Briançon
- SCAL (Société des Cars Alpes Littoral) à Gap, 04 92 51 06 05, www.autocars-scal.fr : ligne Marseille-Sisteron-Gap-Briançon
- Ligne LER ZOU, www.services-zou.maregionsud.fr :
- ligne Veynes-Embrun
- ligne aéroport Marseille-Provence-Aix TGV, Sisteron, Gap
- lignes Gap-Tallard, Sigoyer-Gap
- ligne Barcelonnette-Le Lauzet-Ubaye-Gap
Accès routiers et parkings
Stationnement :
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